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23 janvier 2009

Benoit XVI ou la honte de la réhabilitation des intégristes négationnistes

Benoît XVI va justifier une fois encore sa réputation de pape conservateur. Le pape a signé un décret annulant l'excommunication de quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre, le chef de file des catholiques intégristes, selon plusieurs journaux proches du Vatican. Après la réhabilitation de la messe tridentine, c'est un pas de plus vers la frange la plus extrémiste de l'Eglise.

Benoît XVI risque de faire frémir une nouvelle fois les plus progressistes de ses fidèles. Le pape a décidé d'annuler l'excommunication de quatre évêques intégristes ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre, le chef de file de ce courant controversé de l'Eglise catholique. L'information a été révélée par le quotidien italien Il Giornale, généralement très bien informé sur le Vatican. La Croix, confirme, et annonce même la publication "imminente" du décret, "en fin de semaine ou début de semaine prochaine".

Ce geste marquerait une nouvelle étape de la réconciliation entre l'Eglise et les Traditionalistes représentés par Marcel Lefebvre. Celui qui avait été évêque de Tulle est l'un des principaux opposants au concile Vatican II (1962-1965), qui introduisait, entre autres,une reconnaissance de la liberté de religion, le dialogue intra-religieux et une liturgie modernisée, où le latin n'était plus la langue de la messe. Pour promouvoir son courant, Marcel Lefebvre fonde en 1970 la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui revendique plus de 100 000 fidèles à travers le monde. Au bout de plusieurs années de joutes doctrinales entre l'Eglise et la Fraternité, Mgr Lefebvre ordonne, sans l'accord du Vatican, quatre évêques de sa mouvance en 1988. Ce qui leur vaut l'excommunication, décidée par Jean-Paul II. Cette date marque le début du "schisme" entre l'Eglise et les Traditionalistes.

Plusieurs gestes vers de l'Eglise

Depuis, à l'initiative du Vatican, le dialogue tente de se renouer entre les deux parties. Jean-Paul II avait lui même débuté le rapprochement mais Benoît XVI l'a largement accéléré. L'ancien préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, plus conservateur que son prédecesseur, apparaît plus sensible aux revendications des Lefebvristes. En juillet 2007, Benoît XVI, par un décret personnel, réhabilitait la "messe tridentine" prononcée en latin - issue du Concile de Trente (1545-1563) - même si la messe moderne reste le principe. Deuxième geste envers les Traditionalistes, en juin 2008, lorsque le Vatican renonce à exiger des adeptes de Mgr Lefebvre la reconnaissance claire du concile Vatican II. La Fraternité et ses adeptes, ne sont toutefois pas encore réintégrée dans le giron de l'Eglise. Or c'est un enjeux, puisque la mouvance Lefebvriste revendique une grande partie de ses adeptes au Brésil, où un courant opposé, la "Théologie de la Libération" - très progressiste et sociale, "marxiste", même, selon Benoît XVI lorsqu'il était encore le Cardinal Ratzinger - rencontre, comme dans toute l'Amérique Latine, un grand succès. Une opposition doctrinale doublée d'une opposition politique.

Plus globalement, depuis le début de son pontificat, Benoît XVI prend des engagements qui font polémiques, mêmes au sein de l'Eglise. En 2008, il s'est par exemple prononcé plusieurs fois en faveur de la béatification du pape Pie XII, très controversé pour son silence et sa passivité face à la Shoah lors de la Seconde Guerre mondiale. Son rôle fait d'ailleurs toujours l'objet d'un débat historique. Au tout début de sa prise de pouvoir, Benoît XVI avait également choqué lors d'un discours prononcé à Ratisbonne, dissertant sur le lien entre la foi et la raison. "Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses méchantes et inhumaines, comme son ordre de diffuser par les moyens de l'épée la foi qu'il professait", avait-il déclaré, citant une controverse de la fin du Moyen Âge et provoquant une vague de violence anti-chrétienne dans le monde.

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