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On oublie le dernier rêve ; on se remémore toujours le premier amour.
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On oublie le dernier rêve ; on se remémore toujours le premier amour.
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3 novembre 2008

Balade (en)cyclopédique

Après une hésitation due aux vacances scolaires et à sa horde de touristes déferlant généralement sur ce lieu magique, je décidais néanmoins en ce dimanche de prendre ma voiture, vélo à l'arrière, direction Quiberon.

Première surprise : la circulation est fluide sur ce ruban d'asphalte qui file tout droit, entre pins et dunes, à 14 kilomètres au milieu de l'océan.

Il fut un temps que même les moins de 20 ans n'ont pas connu où Quiberon, comme Belle-Ile, était en fait le littoral breton de l'époque. Ce devait être il y a 7000 ans environ.

Puis Belle-Ile et Quiberon devinrent des îles, suite à la remontée des eaux après les périodes glaciaires.

Enfin, les courants, les vents, les marées firent leur oeuvre et Quiberon se trouva rattachée au continent par une langue de sable appelée isthme (ou tombolo pour faire plus riche).

Pendant les vacances, surtout l'été, mais aussi lors des jours de tempête, il n'est pas rare de voir les 14 kilomètres de route (unique) être saturés dans les 2 sens par les amateurs motorisés de cette presqu'île si ravissante.

Deuxième surprise : la place du Varquez, à Quiberon, généralement bondée de voitures, recelait quelques places disponibles...mais où sont les touristes? Déjà repartis?

Vélo enfourché, me voilà en selle pour 15 kilomètres, en commençant par la grande plage, le Casino, la thalasso et ses stars (on y voit souvent Johnny notamment), la pointe du Conguel, Port Haliguen, St Julien, ce si charmant village, puis, après avoir traversé les deux épines dorsales de la presqu'île, à savoir la route principale et la voie de chemin de fer (mise en service uniquement l'été et sur laquelle circule un train très pratique, baptisé le "tire-bouchon" - tiens mais pourquoi donc? - faisant l'aller-retour entre Auray et Quiberon), j'ai rejoint un magnifique chemin à travers la lande. Direction : la Côte Sauvage.

Quelle région du bord de l'Atlantique, que ce soit sur le continent ou sur les îles, ne se targue d'avoir "sa" Côte Sauvage?

Certaines sont usurpées, à n'en point douter, mais pour ce qui est de celles de Quiberon et Belle-Ile, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, croyez moi!

Bien que connaissant très bien ces lieux, je ne peux m'empêcher à chaque fois d'être émerveillé par cette alchimie paradoxale, ce mariage de confrontation, entre l'océan tantôt calme, tantôt rageur, et la côte abrupte, déchiquetée, dénudée...Me reviennent alors en mémoire quelques textes de Victor Hugo, pour qui l'océan constitua une source d'inspiration essentielle dans son oeuvre.

Et à chaque fois, même si on passe à 5 minutes d'intervalle, la lumière est toujours différente; en fait elle constitue un trio avec l'océan et la côte sauvage, une sorte d'éclairagiste malicieuse qui joue avec les reflets et les couleurs, un peintre qui, de touches en touches, de rajouts en retraits, façonne un paysage en perpétuel changement.

A l'horizon Belle-Ile est annonciatrice d'un ailleurs, un bout de terre perdu en mer, ouvrant l'esprit sur d'autres horizons proches ou lointains, clignant de l'oeil à sa cousine Yeu, et protégeant ses deux "rejetons", Houat et Hoëdic, mais si différente de Groix (même si toutes deux appartiennent aux Iles du Ponant).

Juste un aparté très personnel sur ce terme "d'Iles du Ponant", très poétique au demeurant, mais qui dans la réalité ne recouvre qu'un "machin" de plus pour gratter quelques sous à l'Europe, à l'Etat et aux collectivités, sous prétexte de continuité territoriale, alors que les mentalités, les déclarations et les actes des décideurs de ces îles sont bel et bien "insulaires" et très éloignées des contingences continentales.
Si je devais caricaturer, je dirais que quand il y a des sous à prendre pour favoriser la continuité territoriale, on se revendique de la continuité territoriale, et parallèlement quand de l'autre côté il ya aussi des sous à prendre pour les particularismes, on se revendique insulaire! D'où une sorte de "schizophrénie" inquiétante.

Pour ma part, je les qualifie de "TOM" (pas le GPS mais pour "territoire d'outremer"), au même titre que la Nouvelle Calédonie. Fin de l'aparté.

Une fois le vélo accroché solidement à la voiture, me voilà sur la route du retour, la tête emplie de ces instants subliminaux et enchanteurs.

Cerise sur le gâteau, j'arrive chez moi et le ciel me gratifie d'un coucher de soleil aux orangés incroyables!

Quelle chance de vivre en Bretagne, quelle chance d'avoir encore une nature qui, malgré ce qu'elle subit de l'homme, n'est pas rancunière et sait nous offrir ces moments de grâce.

Comme quoi, s'évader, rêver, s'émerveiller...c'est simple comme une rando en VTT à Quiberon...

belle_ile021108

Photo prise le 2 novembre 2008, depuis Quiberon, Belle-Ile se dessine à l'horizon.

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